Au Moyen âge, le bourg était divisé en deux parties : Joux la ville et Joux le châtel où se trouvait un très ancien château aujourd’hui disparu. Il ne subsiste aujourd’hui que l’église de la Nativité de Notre Dame. Des fortifications de Joux la ville érigées en 1522, il ne reste rien.
Le dernier des neuf hameaux, Oudun ou Grange d’Oudun est situé à trois kilomètre au nord ouest de Joux.
Le premier oratoire dédié à dédié à Saint Pierre desservi par les bénédictins y a été établi au VII siècle. Sa chapelle a été brûlée au temps de la ligue. Le bâtiment qui lui était contigu, la grange, abritait des moines convers. C’est le style du XII siècle dans toute sa splendeur. On y remarque encore au ras du sol une étroite ouverture. Elle apportait la lumière dans une très belle salle souterraine. Cette grange qui a échappée à la destruction des biens de l’église en 1790 a été aménagée en exploitation rurale, ce qui la sauvegardera. Malheureusement, la salle voutée du rez de chaussée a été comblée sur un mètre.
La grange dresse toujours sa haute silhouette que l’on peut apercevoir en arrivant à Oudon. L’abbaye de Fontenois créée en 1097 fut transférée à Reigny en 1134. Dans l’enceinte monastique Une abbaye, conçue pour être le plus autonome possible, devait compter dans son enceinte un certain nombre de bâtiments affectés aux activités indispensable à son fonctionnement. L’intégration des structures d’exploitation (agricole, artisanale,) au sein de l’enclos monastique contribuait en outre à séparer plus efficacement l’espace régulier du monde séculier. |
Loin de suffire cependant aux besoins de la communauté, ces bâtiments d’exploitation intra muros prenaient malgré tout une part active dans le système économique global de l’abbaye, étendu à l’extérieur à un réseau de granges et celliers et moulins disséminés sur ses domaines. Au-delà de l’abbaye Pour cette raison, l’étude de l’architecture cistercienne doit dépasser le cadre strict de l’enclos monastique. (Source : Denis Bolée « les cisterciens dans l’Yonne » 1998) |
C’est à Oudun ou la Grange d’Oudun que fut établi au VII siècle le premier oratoire du pays dédié à Saint Père (ou Pierre). Il fut desservi par des Bénédictins qui vinrent ensuite s’établir à Joux. La chapelle fut détruite et brûlée du temps de la Ligue.
Le bâtiment visible aujourd’hui était vraisemblablement contigu à la chapelle.
Odunum au XII siècle
Une belle bâtisse datant du XII siècle s’élève à Oudun. Au XII siècle le mot grange » désignait un lieu dépendant d’une abbaye mais éloigné de celle-ci où vivaient et travaillaient des moines convers, personnes rattachées à l’église pour travailler la terre. Après avoir échappé à la destruction des biens de l’église en 1790, la grange cistercienne d’Oudun devint une exploitation agricole au prix de quelques aménagements qui permettront par ailleurs de sauvegarder l’essentiel du bâtiment. Une chapelle a probablement existé mais aurait été détruite au temps de la Ligue. De l’ensemble des bâtiments monastiques, il ne subsiste qu’un édifice de 20m sur 10 m. De l’extérieur, des vestiges donnent des indices sur l’aspect d’origine du bâtiment. Des traces d’escalier, des ouvertures condamnées et d’autres réalisées plus récemment, des départs de pierres vraisemblablement un déambulatoire qui arrivait jusqu’à la grande porte d’entrée. Le rez-de-chaussée magnifiquement vouté avec des colonnes encore par endroit polychromées et de beaux chapiteaux à crochets est éclairé par des baies percées dans les murs et gouttereaux d’un mètre cinquante d’épaisseur. |
A l’étage, le départ encore visible d’un voute en berceau témoigne d’un espace également vouté. A priori, il n’est pas certain que la fonction première de ce bâtiment consistait en un usage agricole. Il semblerait que compte tenu d’exemple conservés en d’autres lieux, l’idée d’une grange proprement dite peut être é&cartée. Les divisions du volume intérieur, l’étroitesse des travées et des portes, l’existence de fenêtres s’adaptent mal au stockage des récoltes et à la circulation des chariots. Il est supposé des dortoirs à l’étage et un réfectoire ou une salle capitulaire au rez-de-chaussée. Depuis 1870, le bâtiment a subi quelques dégâts ; des contreforts disparus, une partie de la salle voutée du bas comblée sur plus d’un mètre enterrant les bases des colonnes, deux voutes éboulées ou encore des ouvertures percées. Des dégradations ont été plus conséquentes au XX siècle. Le bâtiment s’est écarté. A l’origine, il était couvert de laves posées sur une voute en pierre qui sous le poids s’est écroulé moins de cent ans après sa construction. Comme le projet de restauration mené à cette époque n’a pas abouti, vidé de ses occupants, l’édifice est resté en l’état un certain temps puis loué de petits métayers dont on retrouve traces en 1570 pour devenir ensuite un bâtiment à vocation agricole avec les dommages qu’une activité implique. |
C’est à partir des années 1230 qu’apparaissent les premiers contrats de bail effectués par l’abbaye de Reigny. Ils annoncent l’abandon d’un des principes fondamentaux de l’ordre cistercien : le faire valoir direct.
Le privilège du pape Alexandre III (1164) : cet acte récapitule les plus importantes donations accordées à l’abbaye de Reigny. En outre, il dresse une liste des granges.
La donation de la terre d’Oudon par Landry de Prehy (ou Pré) en 1119.
Les granges cisterciennes sont des exploitations dépendantes d’une abbaye.
Un document du 2 mars 1696 s’intitulant « état des biens de l’abbaye de Reigny » décrit précisément la constitution de la grange d’Oudun. Une grande maison seigneuriale avec un sous sol, des caves, au premier étage trois chambres et un grenier au dessus. A proximité, prennent place un four, deux écuries, une chapelle et deux granges dont l’une très grande.
En 1147, le pape Eugène III mentionne la grange d’Oudun
Les frères convers avaient en charge tout ce qui avait trait à la gestion des biens de l’abbaye : défrichement des terres, assèchement des marais, construction et entretien des digues, étangs et canaux, élevage des troupeaux, culture des champs et des vignes, construction et réparations des bâtiments et écoulement des produits sur les marchés ; bref de la main d’œuvre gratuite !
Un bâtiment rectangulaire de 2Om sur 10m orienté presque parfaitement nord sud. Il se compose d’une salle basse de cinq travées dont les deux vaisseaux sont couverts de voutes d’arrêtes et séparés par une file de quatre colonnes ainsi qu’une salle haute jadis couverte d’une voute en berceau.
…transformation et destruction au cours des siècles : rehaussement du sol de la partie méridionale de la salle basse, aménagement d’un plancher en bois à la place des voutes de deux travées, effondrement de la voute de la salle haute (vraisemblablement assez peu de temps après la construction), modifications de certaines baies, suppression des contreforts…. Le mur gouttereau ouest du bâtiment se prolonge vers le sud où il forme le dernier vestige d’un mur d’enceinte qui devait, à l’origine, clore l’ensemble du domaine.
Chapiteaux en feuille d’eau caractéristiques des abbayes cisterciennes