jouxlaville-fr.net15.eu

La Côte de Pourly

13/04/2022

L'implantation de la vigne en Bourgogne et dans l'Yonne remonte à la colonisation romaine, les premières traces écrites remontent à l'an 312 après J.C., lors de la venue de l'Empereur Constantin à Autun. Dés le XIe siècle, les hermites Girard et Guérin installés à Fontemois (Fontenoy aujourd’hui) introduisent cette culture à Joux.

Le plant de Sacy aurait été rapporté au XIIIe siècle par les moines de l'abbaye de Reigny. Il était largement cultivé dans le département, puisque les cultivateurs s'inquiétèrent régulièrement de sa prolifération et allèrent jusqu'à demander son interdiction en 1782. Il fut également cultivé en Franche-Comté. Son déclin a réellement commencé avec le phylloxera.

Par une charte de 1185, le duc de Bourgogne exempte de toutes servitudes les religieux de Reigny. Il leur accorde en plus la libre circulation de leurs produits sur son duché. Ceci concerne essentiellement les vins qu’ils vendaient et livraient par coches d’eau, de leur port de Reigny jusqu’ à Troyes, Bar sur Seine, Provins, Paris, Rouen, voire même en Angleterre, etc.

L'intérêt pour le vin était double : indispensable pour célébrer les offices religieux et vital économiquement pour les richesses procurées par son commerce.

(vestiges de murgers au Val de Malon – D.Lopes)

Joux la ville fut un très grand pays viticole comptant jusqu’à 600 hectares de vigne sur un territoire de 4379 hectares.

A la moitié du XIXe siècle, le bourg comptait environ 1 200 habitants. La population essentiellement agricole et viticole comprenait de nombreux d'artisans : maçons, charpentiers, menuisiers, maréchaux, bourreliers, sabotiers, cordonniers, cordiers, tonneliers notamment.

Dés septembre, les tonneliers du pays étaient réquisitionnés et les tonneaux vérifiés en vue de l'approche des vendanges ;

Il était alors interdit de pénétrer dans les vignes jusqu'au jour fixé par le Ban de vendange. Dés la première journée, vendangeurs et vendangeuses affluaient des pays voisins. Tout le monde se dirigeait vers les vignes. Des voitures chargées de fûts, de cuviers circulaient vers les vignes, dés l’aube.

« Dés le lendemain commençait le tirage du vin blanc, pendant que deux hommes piétinaient le raisin dans la cuve. Le tirage terminé, le marc était conduit au pressoir fixe. Il y en avait au moins sept dans le village, qui fonctionnaient jour et nuit. La redevance au pressoir était payée en nature, un seau d'environ vingt litres par feuillette (136 litres) sortie sous la presse, et un gros quartier de marc. » (Emile Marsigny)

A la fin du XIXe siècle, plusieurs fléaux apparaissent, l'oïdium et le pourridié en 1854 et 1857, le mildiou en 1882 ainsi que plusieurs années consécutives de gel. C'est surtout le phylloxera qui va dévaster le vignoble entre 1886 et 1897.

Puis les guerres de 1870 et de 1914-18 éloignent temporairement ou définitivement les hommes des campagnes, ce qui entraîne le développement d'autres cultures, en particulier la cerise et les céréales grâce aux débuts timides d'une lente mécanisation. 

Si ce vignoble avait été reconstitué, peut-être aurait-on assisté à un bouleversement des appellations contrôlées du département. En effet, au début du XXe siècle, certains des vignerons de Joux, notamment du Val de Malon, commercialisaient leur production sur Chablis.

« Mais qui peut savoir ? Comme il faut s’attendre à tout, si la question ne sera pas reconsidérée un jour futur » (G. Heurley).


Ce site utilise des cookies afin de mesurer la fréquentation du site, de vous proposer des contenus animés et interactifs et de partager du contenu sur les réseaux sociaux.
Personnaliser